Près de 30 années sont passées depuis que Karin Larsen, de Vancouver, a visité la Corée du Sud. C’était en 1988, année des Jeux olympiques d’été de Séoul, et Karin était remplie de fierté lorsqu’elle a assisté aux cérémonies d’ouverture avec les autres nageuses synchronisées représentant le Canada. Elle était alors la remplaçante pour le duo de Carolyn Waldo, la porte-drapeau du Canada au stade de Séoul.
Ce mois-ci, elle retourne en Corée du Sud pour la première fois depuis ce moment mémorable, à titre de membre de l’équipe de la CBC qui couvrira les Jeux olympiques d’hiver de 2018.
Après avoir arrêté la compétition, Karin a connu une carrière journalistique florissante. Elle sera à P’yŏngch’ang pour faire des reportages sur différents événements présentés dans les montagnes de la région. Elle se réjouit d’interviewer les athlètes et de raconter ce qui se passe aux épreuves de ski de fond, de combiné nordique, de biathlon, de saut à ski et de grand saut en planche à neige.
Karin est née dans une famille de quatre filles. Ses parents ont émigré d’Europe – son père du Danemark et sa mère de la Hollande. Elle a grandi à Coquitlam où, à la fin des années 1960, les filles n’avaient pas beaucoup de choix sur le plan sportif, et encore moins en matière de sports d’équipe. Les parents de Karin étaient membres du YMCA-YWCA, et elle a commencé des leçons de natation au YWCA de New Westminster. Deux des filles Larsen ont choisi le water-polo, mais Karin et sa petite sœur, Christine, se sont dirigées vers la nage synchronisée.
À cette époque, le YWCA était un important maillon du développement de la nage synchronisée. Karin a aussi perfectionné ses habiletés à d’autres clubs de la région, dont l’Aquatic Club de Surrey et l’Aquasonic de Vancouver. Elle a ensuite déménagé à Calgary, où elle a passé huit ans avec les Aquabelles avant d’intégrer l’Équipe nationale canadienne. Elle faisait partie de l’équipe des Championnats mondiaux de 1986, à Madrid, en Espagne, où le Canada a décroché l’or aux trois épreuves. Carolyn Waldo a gagné l’épreuve du solo et celle du duo avec Michelle Cameron.
Comme il n’y avait d’épreuve par équipe aux Jeux olympiques d’été de 1988, Karin s’entraînait comme remplaçante pour le duo et elle a participé à l’épreuve des figures à Séoul. Elle garde un souvenir impérissable de son entrée dans l’immense stade durant les cérémonies d’ouverture. « C’est un moment très marquant, qui nous ancre dans la réalité – j’y suis arrivée, je suis aux Olympiques. C’était merveilleux. Carolyn portait le drapeau et nous étions si fières d’elle. Ce fut certainement l’un des événements les plus palpitants de ma vie! »
Karin travaillait à temps partiel dans des restaurants et des bars pour gagner sa vie durant sa carrière en nage synchronisée mais, déjà aux Jeux de Séoul, son avenir professionnel se dessinait. En effet, elle et Michelle Cameron écrivaient des chroniques sur la « vie au village » pour les lecteurs du Calgary Herald.
Après les Jeux olympiques, elle est retournée vivre à Vancouver et a entamé un long cheminement vers l’obtention d’un diplôme en communications de l’Université Simon Fraser et l’établissement d’une carrière dans les médias. Elle est maintenant journaliste à CBC Vancouver. Sa première idée était d’écrire des chroniques sportives mais, en 1988-1989, un emploi à temps partiel de fin de semaine pour la CBC l’a placée sur une autre trajectoire. « Je voulais écrire des chroniques sur le sport, mais j’ai eu des offres en télévision et ma carrière a pris une autre direction. »
Comme recrue, elle a beaucoup appris en côtoyant d’autres reporters de la CBC, dont Steve Armitage. Elle les remercie pour la patience dont ils l’ont entourée alors qu’elle apprenait les rudiments du métier. Elle a été aide-réalisatrice, attitrée au montage de reportages sportifs locaux présentés par les annonceurs en studio. « C’était très formateur. On me laissait faire des erreurs et en tirer des leçons. »
Parallèlement, elle a formé un duo avec une amie qui travaillait à Sport BC, l’haltérophile de calibre national Julie Hunter. Elles présentaient l’émission Local Heroes à la télévision communautaire locale, au cours de laquelle elles interviewaient des athlètes olympiques. Karen suivait aussi des cours du soir en télédiffusion au British Columbia Institute of Technology.
Karin se souvient d’avoir regardé les Jeux olympiques de 1976 de Montréal à la télévision, mais c’est en personne qu’elle a assisté aux Jeux olympiques d’hiver de 1988 à Calgary, où elle vivait à l’époque. « J’ai acheté des billets parce que j’adore les Jeux olympiques! J’étais présente aux épreuves de bobsleigh et de patinage artistique, et j’ai vu Elizabeth Manley gagner sa médaille d’argent. »
Karin est formelle : « Quand le virus des Olympiques frappe, c’est impossible de s’en débarrasser! » Elle a couvert plusieurs jeux olympiques et paralympiques, en été et en hiver. Le plus beau moment de sa carrière de reporter sportive? « Mes reportages pour la CBC sur l’équipe de nage synchronisée des Jeux olympiques de 1996, dont faisait partie ma petite sœur, Christine Larsen. » Cette année-là, à Atlanta, le Canada a gagné l’argent à l’épreuve de nage synchronisée par équipe.
La discipline acquise durant ses années de nage synchronisée lui donne une longueur d’avance pour se préparer à la mission qui l’attend aux Jeux olympiques de 2018. « Il faut travailler. La vie est une longue suite de répétitions. On ne s’en sort pas. Il faut retrousser les manches pour être prêts. »
Karin fait beaucoup de recherches avant les Jeux, consacrant de nombreuses heures à lire sur les sports, à regarder des vidéos en ligne et à se mettre les noms des athlètes en bouche. Toutefois, l’adrénaline du direct à la télévision est ce qu’elle préfère. « C’est super agréable. Rien ne peut remplacer la télévision en direct. C’est très excitant, mais le secret est dans la préparation. Si je suis bien préparée, je sais que j’aurai un grand moment. C’est très semblable à la nage synchronisée. Il faut beaucoup de préparation avant le grand moment. Il n’y a pas de reprise, c’est impossible de revenir en arrière pour corriger les erreurs du reportage en direct diffusé 20 minutes avant. »
Karin adore le slogan de la CBC pour la couverture des Jeux olympiques : Take me somewhere. Tell me a story (Emmène-moi ailleurs. Raconte-moi une histoire). C’est bien ce qu’elle compte faire à son retour en Corée, où elle pourra constater les changements survenus depuis 30 ans et raconter aux Canadiens des histoires sur les Jeux olympiques d’hiver de 2018.
Suivez Karin sur twitter : @CBCLarsen