Dans la première étape de la Série mondiale de natation artistique de la FINA 2021, présentée virtuellement par USA Artistic Swimming les 20-21 février, la canadienne Jacqueline Simoneau a dominé le peloton et a remporté la médaille d’or dans l’épreuve de solo libre.
Son score de 90,1000 a été le plus élevé des 7 athlètes représentant l’Australie, la Biélorussie, le Liechtenstein, l’Espagne, la Suède et les États-Unis qui ont pris part à l’événement. L’américaine Anita Alvarez a remporté l’argent avec 87,1333 points, la troisième place revenant à Vera Butsel de Biélorussie, qui a remporté le bronze avec un score de 82,8000.
Les athlètes avaient toutes soumis leurs routines sur vidéo trois semaines avant l’événement, qui a été diffusé sur le web la fin de semaine dernière. Il y avait des directives strictes gouvernant les enregistrements, incluant quand ils pourraient être filmés et soumis pour assurer la meilleure équité pour tous les participants. Les juges ont ensuite tous regardé les vidéos en même temps, soumettant leurs notes à l’aide d’un système novateur de jugement en ligne développé au Canada. Les notes ont ensuite été ajoutées à une production finale qui a été diffusée en direct sur les sites Web USA Artistic Swimming et FINAtv.
Jacqueline n’avait pas concouru en solo libre depuis les Championnats du monde FINA en 2019, se concentrant plutôt sur la préparation en duo et en équipe pour les prochains Jeux Olympiques d’été à Tokyo. Cependant, avec la possibilité de soumettre sa routine libre en solo et de représenter le Canada à l’événement, elle est retournée au même programme pour cet compétition.
La musique utilisée, SOS d’un terrien en détresse, est à la fois très québécoise et très internationale. La chanson tirée du célèbre opéra rock Starmania, qui provient du génie du parolier Luc Plamondon et du compositeur français Michel Berger, est interprétée par l’artiste kazakh Dimash Qudaibergen. Chantée en français, la pièce avait un sens particulier pour Jacqueline et la chorégraphe Karine Doré, qui ont travaillé ensemble sur la routine. Comme l’a fait remarquer Isabelle Lecompte, spécialiste de la logistique des programme à Natation Artistique Canada, qui adore également la chanson, «c’était vraiment bien de voir tous ces gens qui étaient vraiment interpellés par la chanson. »
La chorégraphie, créée à l’origine avec Karine, entraineure-adjointe avec l’équipe nationale, est demeurée la même, avec quelques ajustements pour la façon par laquelle la vidéo a été filmée. En règle générale, les juges sont assis des deux côtés de la piscine, mais avec une seule caméra filmant la routine, Jackie a ciblé un peu plus de mouvement du bon côté de la caméra, tout en gardant la routine équilibrée.
Jacqueline a tenu à remercier les équipes de Natation Artistique Canada et de l’Institut national du sport (INS) du Québec pour leur soutien. Ils ont recréé l’atmosphère de compétition avec des bannières et des éléments de marque entourant la piscine. Elle a essayé de «faire en sorte que tout ressemble autant que possible à une compétition» en se préparant à la maison de la même manière qu’elle l’aurait fait si elle était dans un hôtel, se maquillant et préparant sa coiffe, puis enfilant sa veste de survêtement Canada et écoutant la même liste de lecture que lors de toute autre compétition. Elle a également fait son échauffement habituel avant la compétition.
La routine a mis de l’avant, comme c’est si souvent le cas, les habiletés techniques de Jacqueline, sans oublier sa sensibilité et son interprétation musicale hors du commun. Elle était ravie d’entendre les commentateurs Bill May et Christina Jones noter, lors de la diffusion en direct de l’événement, sa hauteur hors de l’eau atteinte, en apparence, avec telle facilité qu’elle semble sans effort. Ils ont également souligné sa capacité à bien interpréter sa musique et aller chercher son public … même s’il n’y avait pas de public à regarder en personne. « C’était l’un de mes objectifs », a-t-elle déclaré, « alors j’étais contente qu’ils l’aient remarqué.»
Jacqueline a regardé l’événement en spectatrice, sans en connaître les résultats. « C’était plaisant, mais aussi étrange en même temps de me voir nager. » Elle voit aussi déjà une différence dans le programme et son évolution trois semaines après l’enregistrement vidéo. Ayant nagé le programme la semaine dernière, elle sait qu’il est devenu encore meilleur depuis l’enregistrement de janvier. « C’était bien de voir l’amélioration et à quel point elle a évolué ces dernières semaines. »
En réfléchissant à cette expérience de compétition virtuelle, elle en voit les possibilités: « C’est formidable pour différents pays qui n’ont peut-être pas les mêmes ressources pour rivaliser et qui en ont maintenant la possibilité. Je pense que c’était une très bonne initiative de la FINA, et je suis fier que le Canada et les États-Unis en soient les précurseurs. »
Bien qu’il s’agisse du premier événement virtuel de natation artistique, ce ne sera pas le dernier. Natation Artistique Canada sera l’hôte d’un événement virtuel de la Série mondiale de natation artistique FINA en mai. Les compétitions nationales au Canada se dérouleront également de la même manière, les Qualifications nationales 2021 étant prévus dans un format virtuel du 8 au 11 avril 2021.