Accueillir la Série mondiale de natation artistique de la FINA 2018 – L’Omnium du Canada à Surrey, en C.-B., aura été l’occasion de réunir plusieurs femmes qui ont consacré beaucoup de temps au sport, tant en compétition qu’à sa progression internationale.
En commençant par une réception spéciale au Centre des arts de Surrey et se poursuivant les trois jours de compétition, il était temps de se reconnecter et de se remémorer les précieux souvenirs de ce sport. Comme l’a dit Michelle Caulkins à ce moment, « Wow, nous avons une histoire puissante, largement inexploitée mais j’ai ressenti son énergie tout le week-end ».
Comme il s’agissait d’un événement international, Synchro Canada a profité de l’occasion pour souligner le travail de deux femmes canadiennes qui étaient de véritables pionnières au niveau national et international du sport : Margaret (Marg) MacLennan et Sandra (Sandy) Roberts. Elles ont été présentées dans la section souvenir de la programmation de la compétition et ont également été interviewées pour plus de leurs souvenirs.
Margaret (Marg) MacLennan
Assise en train de regarder l’épreuve d’équipe acrobatique avec Margaret MacLennan de Vancouver, il était facile de voir que son amour pour le sport était aussi fort que jamais. Elle a presque sauté de son siège quand la voltige a été lancée dans les airs, et son appréciation pour les complexités des mouvements était très évidente.
Marg a plongé dans le monde de la nage synchronisée (aujourd’hui appelée natation artistique) en tant que compétitrice avec le Vancouver Amateur Swim Club et les Vancouver Synchronized Swim Clubs dans les années 1960 et a terminé en 2e position en duo aux Championnats canadiens de nage synchronisée. Elle a ensuite continué à faire sa marque dans le sport en s’impliquant d’abord en tant qu’entraineure, puis en tant qu’officielle, et finalement en siégeant aux conseils d’administration de Synchro Canada et de la Fédération aquatique du Canada.
Une ancienne étudiante, Michelle Caulkins, a souligné son impact. « Nous avons toutes bénéficié (de son héritage) et nous sommes passées de petits vairons à de gros poissons dans notre monde aquatique. Marg a ouvert un espace et a créé cette chance pour Helen (Vanderburg) et moi d’émerger sur la scène mondiale avec Debbie (Muir) comme entraineure. C’était un temps et un lieu marqués par sa force de caractère et sa détermination. »
Marg cite sa mère, Donalda Smith, alias « Speedo », comme une véritable bâtisseuse dans le sport et une de ses inspirations pour s’impliquer sur la scène internationale. Après avoir été invitée à s’asseoir près de la piscine et à garder un œil sur l’alignement du duo synchro de sa fille, Donalda a ensuite été entraineure dans le monde entier, puis membre du comité technique de la FINA (1972-84). Elle a joué un rôle déterminant dans l’intégration de la nage synchronisée aux Jeux Olympiques. « Je ne pense pas que les gens aient prêté beaucoup d’attention à « la petite vieille », mais je suis assez convaincue que ma mère était probablement l’une des principales raisons pour lesquelles nous avons participé (aux Jeux Olympiques), bien qu’elle n’ait jamais pris le crédit pour ça », a avancé Marg. Donalda a également été juge aux Jeux olympiques d’été de 1984 à Los Angeles, où la nage synchronisée a fait ses débuts.
Marg, juge de longue date et bénévole à Synchro BC, s’est impliquée dans le sport au niveau international en tant que membre de l’ancien Comité technique de nage synchronisée de la FINA, de 1984 à 1988. Margaret a fait pression longtemps et fortement avec ses cohortes pour amener la nage synchronisée sur la scène mondiale dans le cadre des Jeux Olympiques. Elle a servi en tant que déléguée technique de synchro aux Jeux olympiques d’été de 1996 à Atlanta, en Géorgie, et a également officié aux Jeux de 1984, 1988 et 1992.
Voyant la nécessité d’avoir une présence représentant la synchro au Bureau de la FINA, Margaret a fait campagne pour être élue. Elle a été élue comme première femme membre en 1988 et a servi jusqu’en 1996. Le regard pétillant, elle a partagé quelques anecdotes de ce que c’était d’être entourée par les membres masculins de la FINA lors des réunions. Lorsque la photo de groupe a été prise, elle a été chassée pour être avec les épouses des membres du Bureau, mais elle a tenu bon et est apparue dans la photo, portant délibérément une jupe pour briser l’image masculine! Et lors de la première réunion, elle se souvient que le discours inaugural a été modifiée à contrecoeur de « Messieurs » à « Madame et messieurs » !
C’est sa passion et ses compétences précieuses qui lui ont valu non seulement une place au sein du Bureau, mais qui lui ont aussi permis d’influencer l’avancement des règles de la FINA pour la nage synchronisée. Sa perspicacité politique et sa diplomatie ont élevé la crédibilité et l’intérêt pour la nage synchronisée dans un domaine de sports aquatiques à prédominance masculine. Elle a travaillé sans relâche et de façon constante avec le Bureau durant son mandat et était très respectée par ses pairs.
Il n’a pas fallu bien lontemps à Marg pour citer l’accomplissement dont elle est la plus fière. « Entrer dans les Jeux olympiques » était sa réponse rapide. Ce succès à lui seul a contribué à rehausser le sport, à attirer plus de couverture et à l’aider à grandir. Le sport sera à jamais reconnaissant envers le duo mère-fille Donalda Smith et Marg MacLennan qui ont contribué à cette réalisation !
Sandra (Sandy) Roberts
Assise avec Sandra (Sandy) Roberts lors d’une pause durant la Série mondiale FINA de natation artistique 2018 – L’Omnium du Canada, à Surrey, en C.-B., elle ne se rappelait pas exactement comment elle avait commencé dans ce sport. Sa grand-mère était une pionnière de la nage synchronisée dans la province natale de Sandy, en Saskatchewan, et Sandy n’est pas tout à fait sûre si elle était initialement intéressée ou si elle devait entrer dans la piscine et l’essayer ! Peu importe la raison initiale, elle est rapidement venue à aimer le sport avec passion.
De ses débuts comme compétitrice avec les Synchronettes YWCA de Regina dans le milieu des années 1950 jusqu’à ce qu’elle siège comme membre sur le Comité technique de nage synchronisée de la FINA, son dévouement et sa participation s’étendent sur six décennies.
Ayant débuté en Saskatchewan en 1958 en tant qu’entraineure, Sandy a travaillé sans relâche au nom de la nage synchronisée et a contribué aux scènes locales, nationales et internationales. Elle a été entraineure au niveau local pendant 15 ans et a siégé au conseil d’administration de Synchro Saskatchewan, duquel elle a été présidente de 1977 à 1980. Au niveau national, elle a dirigé le Comité de gestion de l’équipe nationale, qui est maintenant devenue l’Équipe de gestion de la haute performance, et le Comité international. Elle a également siégé au Comité de développement des entraineurs qui a vu le développement initial du programme de certification au milieu des années 1970.
Elle a rejoint la scène internationale en 1978 en tant que juge, obtenant éventuellement le niveau A. Au moment où elle a pris sa retraite en 2004, elle avait participé à 5 Jeux Olympiques, 10 Championnats du monde et plus de 70 événements internationaux.
Sandy est devenue membre du Comité technique de nage synchronisée de l’ASUA, l’Union de natation amateur des Amériques, en 1987, avant de passer au Comité technique de la FINA en 1988, où elle a siégé huit ans en tant que secrétaire. Elle a travaillé dur et longtemps pour former des juges du monde entier, en standardisant la formation et l’évaluation des juges internationaux, et en menant et/ou présentant des communications lors de séminaires internationaux dans 16 pays.
Sandy a une longue liste de prix et d’honneurs en tant qu’entraineure, officielle et membre du conseil d’administration. Elle a été intronisée au Temple de la renommée des sports de la Saskatchewan en 1992 et a été nommée Femme officielle de l’année Fox 40 par l’Association des entraineurs du Canada en 2001. Malgré toutes ces distinctions, ce dont elle est la plus fière est son travail de développement de manuels et de standardisation de la formation et de l’évaluation des juges au niveau international.
Mary Ann Reeves, qui a servi avec Sandy sur le comité de l’équipe nationale et le comité international, et qui est elle aussi une leader historique dans le sport en tant que fondatrice des Aquabelles de Calgary avec l’entraineure olympique Debbie Muir, se souvient : « Sandy a toujours offert ses commentaires sans filtre et droits au but. Que ce soit en tant que présidente du comité d’entraineurs dans les années 70 ou membre du Comité technique (FINA), Sandy a été honnête et directe à propos de ce qu’elle a fait et de ce qu’elle a dit. Même dans ses rôles internationaux en tant que secrétaire du Comité technique, Sandy a continué à offrir des conseils simples pour influencer les progrès de la synchro dans le monde entier, pour le mieux ».
Le dévouement de Sandy pour le sport l’a amenée à travailler de longues heures et à voyager jusqu’à trois mois loin de chez elle en une année, le tout à titre bénévole. Elle conseille à tous ceux qui veulent s’impliquer comme elle d’être « prêts à y mettre leur vie » et d’ajouter que « vous devez avoir la passion et le temps ».
S’étant retirée de la nage synchronisée depuis 13 ans, elle a aimé voir l’évolution du sport lors de l’événement à Surrey et a apprécié la vitesse et la force des athlètes d’aujourd’hui. Elle a particulièrement apprécié les routines en solo de la médaillée d’or japonaise ainsi que la créativité de l’équipe ukrainienne, en particulier dans l’utilisation de la musique dans la routine combo.
Sandy a certainement joué un rôle important dans l’évolution et le développement du sport, et elle mérite d’être félicitée pour sa contribution de longue date à la nage synchronisée au Canada et dans le monde entier.