Bien des gens ne se rendent pas compte du temps et des efforts incroyables que consacrent les bénévoles au sport local, provincial, national et international. Sans le soutien du si grand nombre de personnes qui donnent de leur temps pour planifier et organiser des événements ou qui servent d’officiel·le·s et de membres de conseil d’administration, nos jeunes athlètes ne profiteraient pas des avantages de l’activité physique et du sport. Certaines personnes qui se lancent dans le bénévolat au niveau international — dont notre propre Lisa Schott — font du bénévolat à plein temps ! Un grand merci à Lisa et à tous ceux qui donnent de leur temps, de leur énergie et de leur talent pour faire de Natation Artistique Canada un endroit si spécial !
La natation artistique — une vision pour l’avenir
Nous sommes en 2028. Aux Jeux olympiques d’été de Los Angeles, en Californie, des équipes de natation artistique de tous les continents s’affrontent dans l’excitante épreuve des routines acrobatiques, qui comprend à la fois des athlètes féminins et masculins. La compétition utilise le nouveau système de jugement entièrement revu. Prochaine épreuve au menu, les duos mixtes ! À suivre !
C’est la vision que Lisa Schott a de la natation artistique. Et les fondations pour faire de cette vision une réalité commencent à se mettre en place.
Depuis 2017, en tant que Présidente du comité technique de natation artistique de la FINA, Lisa a vu le sport se développer dans le monde entier, malgré les restrictions des deux dernières années. En effet, pendant la pandémie, elle a vu l’innovation dans le sport comme une conséquence directe des alternatives créatives émises par les entraineur·e·s, les athlètes et les organisateur·rice·s d’événements.
Bien qu’elle ait été exposée au sport dans sa jeunesse grâce à sa tante athlétique, Lisa a préféré le ski de compétition à la natation artistique. Lorsque sa fille a commencé à pratiquer ce sport, Lisa s’est engagée auprès du Calgary Aquabelles Club, puis à l’échelle nationale auprès de Synchro Canada (maintenant Natation Artistique Canada) où elle en a été la Présidente. Par la suite, elle s’est jointe à la présidence d’Aquatics Canada, une organisation qui regroupe Plongeon Canada, Natation Canada, Water Polo Canada et Natation Artistique Canada. Maintenant, elle représente le pays auprès de la FINA, l’organisation internationale qui compte 209 membres de partout dans le monde.
Depuis 2013, son implication au sein du comité technique de la FINA lui a donné l’occasion de travailler sur des mesures visant à moderniser et améliorer le sport. Selon Schott, le changement de nom de la natation synchronisée à la natation artistique, qui reflète mieux l’athlétisme, la puissance et le dynamisme de la discipline, représente une avancée significative pour ce sport.
La création des Séries mondiales de natation artistique de la FINA, qui ont débuté en 2017, a offert beaucoup plus de possibilités de rencontres aux fédérations nationales. Pendant de nombreuses années, les seules opportunités étaient les compétitions nationales ouvertes, les championnats du monde et, tous les quatre ans, les Jeux olympiques. En 2019, avec des prix en argent et des points au classement, la FINA a ajouté une « Super finale » à la série, où les gagnant·e·s de la saison sont nommé·e·s en solo, duo, duo mixte et équipes.
Nouveau système de jugement en cours de développement
Au fil des ans, au fur et à mesure que le sport s’est développé, il est devenu évident que le système de jugement ne correspondait plus à la réalité des performances des athlètes. « Les entraineur·e·s et les athlètes repoussaient vraiment les limites du sport et nous savions donc que nous devions leur donner un meilleur système dans lequel travailler », a déclaré Lisa en parlant de la nécessité de réformer la façon dont le sport était jugé et noté. « Cela s’est imposé en raison des nouvelles habiletés, comme la rapidité, la puissance, l’athlétisme et l’acrobatie, acquises par ce sport. »
Au début de son premier mandat en tant que Présidente du comité technique, Lisa a réuni une équipe d’innovation composée de neuf personnes provenant des quatre coins du monde. Des experts du sport, dont des juges, des athlètes et des entraineur·e·s, ont travaillé avec des mathématicien·ne·s et des spécialistes de la technologie pour commencer à créer un nouveau système. L’un des objectifs était d’utiliser la technologie pour apporter une plus grande objectivité lors des épreuves jugées. L’équipe d’innovation a créé un catalogue comprenant 300 mouvements différents, définis et associés à un niveau de difficulté. À l’instar du système utilisé en patinage artistique, les contrôleurs techniques détermineront la difficulté des éléments présentés durant la routine (aussi appelés « hybrides et “mouvements acrobatiques”), tandis que les juges se concentreront sur la notation de l’exécution, de l’impression artistique et de la synchronisation.
Lorsque les entraineur·e·s et les chorégraphes conçoivent leurs programmes, ils peuvent choisir le niveau de difficulté de la routine en fonction des différents éléments qu’ils incluent. Avant la compétition, les entraineurs soumettront une carte de difficulté énumérant les éléments dans l’ordre où ils seront réalisés. Le système permet de prendre des décisions stratégiques. Les entraineurs pourront décider de prendre un risque plus élevé en misant sur un élément plus difficile qui a une plus grande valeur. Ils pourront aussi opter à exécuter un élément ayant un risque plus faible. La stratégie peut également entrer en jeu, car les athlètes peuvent décider d’ajouter une difficulté plus élevée à leur routine finale par rapport à la routine nagée lors de la ronde préliminaire.
Des séminaires visant à présenter le nouveau système ont été organisés dans le monde entier. Les commentaires ont été intégrés et les tests ont déjà commencé. Lisa espère voir l’utilisation de cette nouveauté comme système parallèle aux Championnats du monde juniors de natation artistique de la FINA cet été à Québec. Elle aimerait aussi le voir entièrement mis à l’œuvre pour les Jeux olympiques d’été de 2024 à Paris. Grâce aux progrès de la technologie, le système est basé sur le nuage, ce qui permet à n’importe quelle fédération d’y accéder, ce qui, selon Lisa, était essentiel pour permettre une adoption et une utilisation à l’échelle mondiale.
Innovations virtuelles ajoutées
Bien que la pandémie mondiale de Covid-19 ait mis temporairement fin aux compétitions en personne, Lisa voit de nombreuses innovations positives qui se sont produites lorsque les événements sont devenus virtuels. « Nous avons été le premier sport aquatique à passer au virtuel, et nous félicitons tout le monde pour s’être adapté et d’avoir changé comme nous l’avons fait », a déclaré Lisa. « Il y avait tellement de restrictions différentes en matière de voyages et de quarantaine, qu’il était tout simplement logique de développer des compétitions virtuelles. Et puis nous avons appris à quel point cela avait eu un impact sur la capacité de certains athlètes à compétitionner. »
Lorsque les premiers Jeux panaméricains juniors se sont déroulés en direct à Cali, en Colombie, au courant du mois de novembre et décembre 2021, Lisa a rapporté que de nombreux duos mixtes et duos ont déclaré ceci : « Je ne serais pas là aujourd’hui à participer aux compétitions si vous ne nous aviez pas donné cette opportunité virtuelle ». Le fait d’avoir pu soumettre des vidéos de leurs routines à des compétitions virtuelles a grandement contribué à leur développement. Comme l’admet Lisa, « bien que nous aimions tous et toutes l’énergie et l’excitation d’un événement en direct, il pourrait y avoir encore une place pour un événement hybride, permettant aux pays qui ne peuvent pas se déplacer de compétitionner. »
Que nous réserve l’avenir ?
Travailler au niveau international a été une expérience riche pour Lisa Schott. Elle a appris à comprendre et à apprécier de nouvelles cultures et de nouvelles façons de faire les choses. Elle est motivée par le leadership innovant du Président de la FINA, Husain Al Musallam, et du Directeur exécutif, Brent Nowicki. Avec leur soutien pour moderniser et améliorer la natation artistique, elle voit de nombreux développements passionnants à venir.
Avec les voyages devenant plus faciles, la FINA prévoit d’organiser des événements dans de nouveaux endroits, comme au Moyen-Orient, ainsi que des compétitions communes avec le plongeon. L’ajout de spectacles aquatiques à la fin des épreuves de natation artistique a ajouté du plaisir et de la créativité au sport. Sans l’évaluation des juges, les athlètes peuvent utiliser des accessoires, porter du maquillage supplémentaire et même toucher le fond de la piscine pour créer des routines encore plus innovantes. Ce spectacle représente un grand attrait pour les fans.
L’incorporation des routines acrobatiques en tant que discipline compétitive a déjà commencé. Elle a été incluse durant les Jeux panaméricains juniors de 2021 et a été approuvée pour les Jeux panaméricains de 2023. Plus que le sport évolue, plus il y a des hommes qui participent aux routines acrobatiques et aux combos. D’autant plus que le nombre de duos mixtes dans les compétitions augmente.
Selon Lisa, la capacité à développer ce sport n’a jamais été aussi bonne. « Nous avons des subventions de développement pour soutenir les fédérations et avec la possibilité de faire du mentorat et des entraînements en ligne, le sport a tellement de possibilités. Il y a tellement de potentiel inexploité avec les médias sociaux et nous sommes en mesure d’atteindre de nouveaux publics. »
Lorsque Lisa regarde dans sa « boule de cristal » l’avenir de la natation artistique, elle sait que les possibilités sont infinies. Elle est impatiente de voir ce qui se passera pour ce sport d’ici les Jeux olympiques de 2028 !