La conclusion des Jeux olympiques de Tokyo de 2020, en août 2021, a représenté le point culminant de plus de cinq années de travail vers cet objectif pour l’équipe canadienne de natation artistique. Il s’agissait également de la période de préparation la plus inhabituelle, les restrictions liées  la Covid-19 faisant des ravages dans la planification et l’entraînement en vue de représenter le pays sur la plus grande scène du sport de haut niveau.

Natation Artistique Canada (NAC) reconnaît qu’il y a une période de transition naturelle pour plusieurs des athlètes olympiques de Tokyo. Elle savait que certains d’entre elles pourraient vouloir prendre une pause de l’entraînement à temps plein, pour poursuivre des études ou se fixer d’autres objectifs dans leur vie. Prendre ce temps nécessaire signifiait qu’elles pourraient ne pas être prêtes à participer au processus de sélection pour le groupe d’entraînement national senior à temps plein qui était prévu pour l’automne 2021. Pour soutenir ces athlètes qui pourraient vouloir revenir à une date ultérieure, le conseil d’administration de NAC a établi un processus de contestation du groupe d’entraînement senior à temps plein pour 2021-2022.

Cette procédure indiquait comment les athlètes seniors pouvaient demander une place si elles n’avaient pas participé à l’un des quatre camps de développement et d’audition organisés au début de l’automne 2021 ou au camp de sélection de novembre.

L’une des athlètes qui a pris cette décision est Andrée-Anne Côté, de St-Georges, au Québec. Membre du programme de l’équipe nationale senior depuis 2017, elle faisait partie de l’équipe panaméricaine médaillée d’or en 2019 et a fait ses débuts olympiques alors que le Canada a terminé 5e au technique et 6e au libre lors de l’épreuve par équipe à Tokyo.

Elle avait déjà repoussé d’un an le début de ses études à temps plein en médecine, en raison du report des Jeux olympiques. Épuisée par cette saison éprouvante, Andrée-Anne a quitté Montréal pour s’installer à Québec afin de commencer le semestre d’automne à l’Université Laval. Elle a également ajouté un nouveau chiot berger allemand à sa vie – nommé Oly, à juste titre!

En novembre, lorsque le programme de sélection de l’équipe nationale a tenu son dernier camp à Montréal, Andrée-Anne est venue donner un coup de main. Cela a ravivé son amour pour ce sport. Elle a réalisé que la discipline de l’environnement d’entraînement et l’énergie de nager aux côtés de ses coéquipières lui manquaient. Elle a décidé de réintégrer l’équipe et a profité de la possibilité offerte aux olympiennes de se disputer une place.

« Même si je n’étais partie que quelques mois, c’était exigeant de revenir à l’entraînement à temps plein, » a déclaré Andrée-Anne. « Il a fallu quelques semaines pour que mon corps se sente normal, et n’ait plus mal après une séance d’entraînement ! » Mais maintenant, elle se sent de retour à son niveau de haute performance habituel et apprécie de servir de mentor à ses nouvelles coéquipières. « Plusieurs d’entre elles n’avaient pas eu l’occasion de participer à une compétition en personne depuis plus de deux ans, alors j’essaie de les aider à se préparer. Je leur parle simplement de mes expériences et j’essaie de les mettre à l’aise. »

Elle est fière du travail accompli par ses coéquipières pour apprendre les deux programmes qui ont été conçus pour les Jeux olympiques. « Ce sont des programmes difficiles de niveau olympique. Et nous les avons enregistrés pour la première compétition après seulement quatre semaines d’entraînement. Nous pouvons déjà constater de grands changements depuis que nous les avons filmés. Nos performances sont déjà bien meilleures, et on peut vraiment voir les progrès que nous avons réalisés. Je pense que c’est important de montrer que nous nous améliorons tout le temps. »

Elle apprécie le fait qu’elle n’ait pas eu à prendre une décision sur son avenir juste après les Jeux de Tokyo et qu’elle ait pu disposer d’un certain temps avant de décider de revenir. Bien qu’il soit difficile de concilier l’entraînement et les études, elle peut suivre certains cours en ligne, puis revenir à Québec en voiture lorsqu’elle doit assister à des cours en personne. Cela lui permet de poursuivre son objectif de devenir médecin, et elle espère travailler dans le domaine de la médecine sportive un jour.

Ensuite, Andrée-Anne voyagera avec l’équipe pour participer à la prochaine compétition des séries mondiales de natation aquatique de la FINA à Paris, puis elle participera à une autre compétition virtuelle, avant les championnats du monde de la FINA qui auront lieu en juin.

Alors que le prochain cycle olympique est en cours et que les Jeux olympiques de Paris sont prévus dans un peu plus de deux ans, Andrée-Anne prend les choses au jour le jour, mais elle est stimulée par la perspective de compétitionner à nouveau pour le Canada. Elle se réjouit également des plans pour un nouveau système de jugement, qui ouvre de nouvelles possibilités en matière de chorégraphie créative et de poussées acrobatiques. Pour l’instant, elle est simplement heureuse d’être de retour dans la piscine et de faire partie du programme de l’équipe nationale!